Cette déclaration est inattendue de la part d’un homme qui soutient les putschistes depuis plus de trois ans. Le Collectif pour la défense des militaires condamne pour sa part cette sortie musclée et réclame sa démission.
Habillé en treillis militaire, Choguel Kokalla Maïga s’est exprimé à l’occasion de la commémoration du premier anniversaire de la prise de la ville de Kidal, dans le nord du pays, par les forces armées maliennes.
“La transition était censée prendre fin le 26 mars 2024, mais elle a été reportée sine die, unilatéralement, sans débat au sein du gouvernement” , s’est plaint Choguel Kokalla Maïga, devant ses partisans et sympathisants du Mouvement du 5 juin – Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), à l’origine de la contestation contre l’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta qui a conduit, en août 2020, à la prise de pouvoir par les militaires.
Mis à l’écart d’importantes décisions
Le Premier ministre de transition, en poste depuis le 7 juin 2021, a dénoncé aussi le fait d’être réduit, selon lui, à se contenter des rumeurs de la presse ou à une interprétation hasardeuse des faits et gestes du ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation,le colonel Abdoulaye Maïga.
Fodie Tandjigora, maître de conférences et chef du département sociologie-anthropologie à l’université de Bamako, explique que ce discours dévoile le malaise qui existe entre le Premier ministre et les militaires au pouvoir à Bamako.