Joachim Baba Millimouno, coordinateur de la cellule de communication de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), a exprimé des réserves sur le discours du président de la transition, le Général Mamadi Doumbouya, dans son adresse à la nation concernant la reprise des activités politiques en Guinée. Interrogé par notre rédaction ce vendredi 3 janvier, il a laissé entendre que cette annonce reste ambiguë et mérite des actes concrets pour prouver sa sincérité.
« Je ne sais pas ce que le Général Mamadi Doumbouya appelle reprise des activités politiques, parce que chez nous il n’y a jamais eu de rupture. Nous avons continué nos activités sans interruption : réunions du conseil politique chaque semaine, sessions du bureau exécutif, et congrès des fédérations. Si par “reprise”, il entend autorisation des manifestations, nous avons toujours demandé cela, car c’est un droit fondamental », a déclaré M. Millimouno.
Le coordinateur de la cellule de communication de l’UFDG a également évoqué la nécessité de gestes clairs pour redonner confiance aux acteurs politiques et à la population. Il a rappelé que les Forces Vives de Guinée ont annoncé des manifestations pour le 6 janvier et a invité les autorités à respecter ce droit pour prouver leur volonté de démocratisation. Ensuite, Joachim Baba Millimouno a critiqué la vision du CNRD concernant la refondation de l’État.
« La refondation est un des axes prioritaires définis par le CNRD pour la transition. Nous ne comprenons pas qu’on parle de fin de la transition et de début de la refondation. C’est une chimère. Il faut respecter l’intelligence des citoyens. Le pouvoir appartient au peuple, et il ne doit être exercé qu’en son nom », dit-il.
L’UFDG dénonce ce qu’elle considère comme une centralisation excessive du pouvoir par le CNRD. Selon Minimouno, les disparitions, les représailles contre les opposants, et les nominations dans les structures décentralisées traduisent une volonté de contrôle total.
« Regardez la configuration du pouvoir décentralisé au niveau du gouvernorats, au niveau des préfectures, et même des délégations spéciales qui ont été mise, jusqu’au niveau des quartiers. Les chefs de quartier sont aujourd’hui nommés par les gouverneurs. Et les critères de sélection aucun Guinéen ne peut le dire aujourd’hui. Les critères sont subjectifs, ils sont bâti sur les capacités des personnes coptées à accompagner le CNRD », a-t-il ajouté.
Alors que les forces vives espèrent tourner la page de la transition en Guinée pour bâtir un système démocratique durable, la question de la confiance entre les différentes parties reste cruciale pour garantir une stabilité politique.